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Une aventure humaine exaltante unique, d’un révolutionnaire d’exception qui a pris le maquis sept ans avant le déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954. 

Krim Belkacem aurait eu 100 ans aujourd'hui. Il est né le 15 décembre 1922 à Ath Yahia Moussa, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Son nom demeurera étroitement lié aux négociations d'Évian. Il apposera sa signature au bas du parchemin des accords qui en découleront. Ils mettront fin à plus de sept ans de guerre féroce, d'une répression sauvage, que le peuple algérien sentira dans sa chair. Ils signeront la fin du mythe de l'Algérie française, d'un système colonial barbare qui a réduit l'Algérien à l'état d'indigène durant plus d'un siècle. Un combat, une trajectoire, un processus, une aventure humaine exaltante qui jalonneront le parcours révolutionnaire exceptionnel d'un homme extraordinaire qui a pris le maquis sept ans avant le déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954 et qu'il accompagnera jusqu'à la signature des accords d'Évian qui ont mis fin à 132 ans de colonisation. Un événement qui remonte au 19 mars 1962: une date majeure dans la jeune histoire de l'Algérie indépendante. Elle vient nous rappeler le dur combat et le long chemin qui l'ont conduite à l'indépendance. C'est dans ce contexte particulier que l'Algérie a célébré le 60 ème anniversaire des accords d'Évian. Un legs, un héritage précieux dont le prix n'a d'égal que les sacrifices, le don de soi de femmes et d'hommes, jeunes, d'exception, pour une patrie martyrisée. Un modèle pour ceux qui ambitionnent, aujourd'hui, de construire cette Algérie nouvelle, celle dont la trajectoire a été déviée. 

Une référence
Le nom de Krim Belkacem demeure à ce titre une référence et reste intimement lié à cette Algérie une et indivisible dont ont rêvé ses compagnons d'armes et lui. Retour sur des tractations qui auront duré près d'une année. Il sera question de mettre fin à une colonisation féroce qui a duré plus de 130 ans. Krim est à la tête de la délégation qui va négocier l'indépendance de l'Algérie, secondé par des hommes qui feront briller de mille feux une diplomatie née dans les maquis. Les pourparlers peuvent commencer, mais sans témoin(s). Que veut-on cacher au monde? Cette plaie béante qui s´appelle Algérie, solidement accrochée et tatouée au fronton de la patrie des droits de l´homme? Ou bien, tout simplement, le désir farouche d´indépendance d´une poignée de jeunes Algériens, emmenés par celui que l´on surnomma «Le Lion des djebels»? À ce moment-là, personne ne savait que le sort du mythe de l´Algérie française serait définitivement scellé le 18 mars 1962 à l'hôtel du Parc, à Évian-les-Bains (en Haute-Savoie, France). L´homme qui préside la délégation algérienne est entouré de compagnons de lutte, jeunes et brillants. Krim Belkacem et son équipe, composée de Mohamed Seddik Benyahia, Rédha Malek, Tayeb Boulahrouf, Ahmed Boumendjel, Saâd Dahlab, Ahmed Francis, M'hamed Yazid...ne cèderont pas un pouce.
Krim Belkacem annonce la couleur. Il ne fera aucune concession. Comme à la première heure. Celle où il a décidé de se donner corps et âme pour l'indépendance de cette terre qui l'a vu naître. 

Pour l'éternité
C'est dans cette lignée que s'inscrit le parcours de Krim Belkacem. Celui d´un homme qui aura tenu le maquis près de 10 ans avant le déclenchement de la Guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954. Né à Draâ El Mizan un 15 décembre 1922, il fréquenta l'école Sarrouy à Alger où il décrocha son certificat d'études primaires. Une performance pour un musulman, à l'époque. Il est animé très tôt d'idées révolutionnaires. Dès 1945, il adhère au Parti du peuple algérien, le PPA. En 1947, il est convaincu que seules la révolution, la lutte armée peuvent mener à la liberté. Dès lors, il prendra le maquis où il organise et forme des groupes militaires. Il sera en avance de sept années sur le 1er Novembre 1954. Un chiffre prémonitoire: la lutte de libération durera sept ans. Il dominera le FLN-ALN en 1958-1959 en tant que ministre de la Guerre. Il sera à la tête du ministère des Affaires étrangères et de celui de l'Intérieur au sein du Gpra, le Gouvernement provisoire de la République algérienne, entre 1960 et 1961. Il aura incarné, à lui seul, toutes les fièvres et les soubresauts qui auront jalonné le Mouvement de Libération nationale, et particulièrement l´une de ses étapes les plus cruciales, la fin du PPA-Mtld et la chute de son chef historique, Messali Hadj. Héros de la Guerre de Libération nationale. Krim Belkacem symbolise, à plus d'un titre, l´un des plus fabuleux combats menés par un révolutionnaire algérien contre le colonialisme français et l'impérialisme, pour la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes... La date du 19 mars 1962 couronnera cet objectif et restera intimement liée au nom de Krim Belkacem. Pour l'éternité. Un fabuleux destin brisé le 18 octobre 1970. Il sera assassiné dans une chambre d'hôtel à Francfort, en Allemagne. 

Mohamed Touati ( Source l'expression)

Tag(s) : #Histoire
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