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Akli (Aklan) en Kabylie.

Les Aklan en Kabylie constituent de petits groupes sociaux peu nombreux, en principe d’origine « noire », représentés surtout dans les zones de plaine et de piémont : vallées du Sebaou et de l’Isser, Boghni, Bouïra...

Leur présence en Kabylie semble être récente (XVIIe-XVIIIe siècle) et liée à la politique de pénétration de l’autorité turque en Kabylie.

Comme certains groupes arabophones du Sébaou, les « Noirs » y auraient été introduits et installés par les Turcs comme auxiliaires ayant pour rôle de « tenir » la plaine et de contenir les Kabyles dans leurs montagnes.

À ce peuplement initial se seraient ensuite agglomérés des apports secondaires isolés : esclaves fugitifs, « réfugiés » divers… Leurs traits physiques sont souvent très peu négroïdes.

Dans la Kabylie traditionnelle, les Aklan constituaient une véritable caste distincte du reste de la population et les inter-mariages étaient en principe exclus.

Les Aklan exerçaient des métiers spécifiques, principalement celui de BOUCHER. Il s’ensuit qu’Akli désigne également le « boucher » en kabyle. Les Aklan étaient aussi MUSICIENS et, surtout, DEVINS, GUÉRISSEURS, SORCIERS.

Dans la culture traditionnelle, l’Akli est l’intermédiaire privilégié des forces surnaturelles ; les pouvoirs et l’efficacité magique de l’Akli sont considérés comme très supérieurs à ceux de son collègue « blanc » et l’on dit volontiers : Akli, d eddwa = « l’Akli est (en lui-même) un remède ».

Extérieur à la société des hommes « libres », l’Akli était exclu du cycle de la vengeance ; aussi, il suffisait au Kabyle qui avait commis un crime de se réfugier chez les Aklan (et de devenir lui-même Akli) pour échapper à la vendetta.

Il pouvait également éviter la mort en se rendant au marché pour y exercer publiquement le métier de boucher (devenant ainsi Akli de par sa profession).

Malgré ses connotations socialement péjoratives, Akli est un prénom très usité en Kabylie. Cet usage a évidemment une motivation prophylactique traditionnellement, c’était après avoir perdu plusieurs enfants en bas âge qu’une mère donnait le nom d’Akli au premier garçon qui venait au monde.

La mort et la maladie étaient censées être détournées par la puissance magique attachée à l’Akli.

Pour les filles, la forme féminine Taklit est également attestée comme prénom, mais de façon beaucoup plus rare.

S. CHAKER (Source F-B)

Tag(s) : #La kabylie
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